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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 15:51
Mes cher(e)s ami(e),

Les mois passent, et les charges quotidiennes m'ont empêché de prendre le fil de cette plume qui me permet de tisser un lien entre nous.
Les évènements ne manquent pas pour égréner une réaction, un commentaire, voire même un cri d'effroi !

J'ai décidé de reprendre cette plume. Elle s'attachera à être plus régulière et plus fidèle. Elle, posera plus de questions et attendra de votre part des réactions et des contributions.

Mais en France comme dans le monde, sur notre planète bleue comme sur le territoire de l'Essonne en Val d'Orge, il y a tant de choses à dire pour comprendre ce monde que humblement et modestement je vous ferai prochainement part des commentaires que les évènements m'inspierent.

A très bientôt donc !


Arnold STASSINET
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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 14:54

Je n'ai pu résister au plaisir de vous livrer ce texte. Il correspond pour moi à la catastrophe écologique dans laquelle nous sommes engagés et dont nous ne pourrons sortir qu'en remettant en cause le système productiviste sur lequel repose le capitalisme. Aujourd'hui la revendication d'une planification écologique est à l'ordre du jour. Ne nous y trompons pas ! Nous aurons l'occasion d'y revenir prochainement. Bonne lecture !!!


Nous y sommes " par /Fred Vargas/

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y  sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.

Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés.
Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes. Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières ( la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement
laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.
Son ultimatum est clair et sans pitié :
Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.
Evidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.
D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).

S'efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d'échappatoire, allons-y.

Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.
Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie -une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut - être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Fred Vargas
Archéologue et écrivain

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 15:38

La crise est là et bien là. Les coups à venir seront d'autant plus rudes que le patronat cherche à tous prix à défende ses propres intérêts. Ceux-ci ont été mis à rude épreuve à l'occasion des chocs financiers de ces derniers mois. Il ne ménagera donc personne et explorera toutes les solutions possibles et imaginables pour rogner sur tous les acquis prétextant de la crise et de l'effort que chacun doit prendre à sa charge.

De qui se moque-t-on ? La crise ne doit pas être supporté par ceux qui en sont les victimes et qui au demeurant ont été les victimes des folies de l'argent roi, des délocalisations,n des pressions salariales, des restructurations du harcèlement professionnel etc.

Non ! nous ne pouvons accepter cela ! Il faut dès aujourd'hui organiser la résistance ! Ne rien ménager dans la contre-offensive car nous savons qu'en face ils ne nous épargnerons pas. La crise est bien trop propice pour faire avaler les reculs qu'il étaient jusqu'alors impossible de réaliser. La Sécurité sociale, les hôpitaux, le droit syndical, les services publics, les transferts de richesse sans contrepartie de l'Etat au secteur bancaire ou au patronat de l'automobile sans contrepartie !

Nous nous ne nous laisserons pas faire ! A trop vouloir tirer sur la corde, celle-ci se tend et finira par craquer. En faisant cela on met la République en danger. La défense des intérêts patronaux irait-elle jusque là.

La manifestation du 29 janvier et les élections européennes du mois de juin seront l'occasion de dire NON et NON au libéralisme, et à ses succédanées, social-libéralisme et libéralo - libertaires boboïsés. De dire NON et NON à ceux qui veulent assujettir la République à leurs intérêts et conçoivent l'Europe au service d'une théorie économique ultra-libérale et obsolète.

Les semaines et les mois qui viennent sont donc décisifs. Ce sont donc des voeux de résistance que je vous souhaite pour mieux vous défendre, vous, et ceux qui vous sont chers, pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui et que la solidarité et l'humanisme figurent au centre de nos préoccupations.


Bonne Année 2009 .......et bonnes manifs !
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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 09:43

Avec l'été vient l'heur de l'apaisement !

C'est aussi l'occasion de s'attaquer à cette pile de livres entassés sur son chevet et dont chaque ouvrage a été judicieusement placé là, en attente de disposer, un jour ou l'autre du temps nécessaire et suffisant pour s'y consacrer et que l'on espère toujours très proche.

Nous y voici donc !
 

La première lecture est le dernier livre de la journaliste canadienne anglophone Naomi Klein intitulé "La stratégie du choc" et sous titré : "La montée d'un capitalisme du désastre"*. Celle-ci s'était déjà illustré avec un livre précédent , "No Logo",  qui avait reçu un excellent accueil et qui décrivait par le menu détail la stratégie des firmes multinationales dans le monde et ce que cachaient véritablement les marques, ces nouveaux sésames de l'identification personnelle et sociale de l'univers consumériste! Ces nouveaux drapeaux du capitalisme transnational qui font fi de la loi des Etats et qui méprisent autant les peuples que les  luttes qu'ils ont menées pour leur émancipation politique, économique et sociale !

Avec "la Stratégie du Choc", N. Klein va encore plus loin. Cette fois-ci elle tire plus largement les conséquences de ses observations précédentes qui la conduisent à une réflexion plus générale. En clair,  la "révolution conservatrice" néo-libérale ne peut s'accomoder d'une démocratie mûre et bien vivante. Pour les défenseurs du libéralisme économique,  les lois de l'économie sont des lois naturelles donc incontournables. Tout caractère social leur est absolument dénié.

A toute crise doit donc correspondre un traitement de choc que les instruments de régulation (lois et règlements qui encadrent et limitent la puissance des marchés) empêchent de mener à bien. C'est pour cette raison que les offensives menée par la révolution néo-conservatrice contre la redistribution équitable des richesses aboutit systématiquement à la remise en cause des instruments de la régulation économique, dans un premier temps mais aussi à l'essence démocratique des institutions qui font obstacle à "l'assainissement" des marchés. Au premier rang de ceux-ci on trouve l'Etat et le principe de souveraineté, mais dans la foulée, les principes élémentaires de la démocratie politique et sociale (élections, constitution, droit syndical et droit du travail etc.).

Il lui faut donc créer un choc qui justifie que la démocratie soit pour tout ou partie limitée. Que cela soit à titre exceptionnel et pour une durée tout autant exceptionnnelle, le temps du rétablissement des "fondamentaux" économiques. Ce choc, au gré de l'histoire, peut prendre diverses formes commes celles du  coup d'Etat, la catastrophe naturelle, les actes terroristes, les conflits militaires, le changement de régime etc. Mais ce peut être aussi le prétexte d'une catastrophe naturelle comme un tsunami ou une tornade dont les dégâts fracassé l'économie nationale pour mener cette thérapie de choc !

Les économistes dits de "l'Ecole de Chicago" (Milton Friedman et consorts dits néo-classiques et monétaristes) furent les inspirateurs de ces théories économiques.

Celles-ci ont systématiquement été reprises par toutes les élites du monde occidental et bien au-delà, au premier rang desquelles l'Administration américaine, de Reagan à Bush et en Europe de Margareth Thatcher et de tous les gouvernemens européens depuis qu'ils soient libéraux ou socio-démocrates, de droite comme de gauche, d'Europe occidentale ou d'Europe de l'Est.
 
La Commission européenne, imprégnée de cette culture économique et politique fait pression sur tous les gouvernemetns du continent pour les soumettre au diktat de la pensée unique des néo-libéraux. En dehors, point de salut !

A cet effet , N. Klein illustre à force d'exemples pris sur l'ensemble de la planète les ravages de cette école de pensée et des politiques qu'elle continue d'inspirer : Chili, Argentine, Brésil et Paraguay, Grande-Bretagne, Pologne, Russie et Afrique du Sud, Sri Lanka, Allemagne réunifiée, France, Etats-Unis etc.

Les résultats sont visibles : délocalisations, transferts de technologies, privatisations en masse des biens de la collectivité publique, précarisation généralisée du travail et renforcement des pouvoirs patronaux, réduction drastique de la protection sociale, croissance en berne, inégalités sociales accrues, développement de la misère de masse, accroissement du poids de la dette publique, externalisation et privatisation des services publics etc...

En clair tout est organisé pour que l'essentiel des décisions économiques soient concentrées entre les mains des sociétés transnationales, en mesure de faire la pluie et le beau temps contre la souveraineté des Etats, souvent avec la complicité des superstructures étatiques comme l'OMC, le FMI, la Banque mondiale ou la Commission européenne.

Cette politique fait des ravages. Et chaque jour vient nous montrer qu'elle a échoué puisque  le chômage de masse est persistant et que la croissance économique piétine voire s'enfonce. 

À chaque fois il lui a fallu utiliser des éléments de contexte pour justifier de nouvelles offensives. Sarkozy et son gouvernement ne s'y trompent pas en organisant le déficit de la Sécurité sociale et en accroissant le poids de la dette pour s'assurer d'un Etat mineur et impuissant économiquement et socialement  mais qui casse par la coercition, le droit du travail  dont certaines conquêtes sont ou étaient séculaires pour "créer les conditions" et "libérer la croissance". On sait ce qu'il en est !

N. KLein nous conte cela comme une histoire et comme seuls savent encore le faire les journalistes d'investigation nord-américains. Son livre fourmille d'exemples et décrit par le menu et en toute simplicité des phénomènes complexes en les truffant d'exemples et de sources incontestables (et incontestées !).

En mettant ainsi à la portée de tous l'ensemble de ces questions, elle signe un acte de résistance qu'il convient de saluer et au lecteur de se saisir pour mieux interprêter et déchiffrer la réalité des informations que les médias industriels lui administrent quotidiennement. 

Avec ce livre, le lecteur comme le militant de gauche en sortent à la fois meurtris par l'ultra-violence de ce "capitalisme du désastre" mais aussi ragaillardis par la conscience que désormais ils en ont acquis pour mieux mesurer la place et la valeur de leurs engagements !



                                                      *     *     *

Après ces momments agréables, il conviendra de se plonger dans la lecture des contributions au congrès du Parti socialiste.

Au-delà de leur aspect rituellique, tout esprit sensé se doit, en les lisant, d'en apprécier l'étendue du contenu idéologique des différents courants du premier parti d'opposition. C'est toujours plus enrichissant que les petites phrases qui font le miel de la presse écrite ou radio-télévisée !





* :  "La stratégie du choc" par Naomi Klein: Essai traduit de l'anglais, publié chez LEMEAC / ACTES SUD - 667pages / 25,00 €.
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